dimanche 16 juin 2013

Ma vie, mes emmerdes, mes désamours.

L'une des conclusions à tirer de ma courte vie est la suivante : l'Homme a besoin de coupables à ses malheurs. Untel est responsable de ceci, l'autre de cela. On assiste d'ailleurs, notamment sur les réseaux sociaux, à des inepties incroyables (mais pas toujours vraies) : "C'est la faute du Président si on a un printemps pourri!"

Revenons à nos moutons, ou à nos TGV, plutôt. J'ai d'abord maudit Dieu, d'avoir fait en sorte que lorsque nous devions déménager, cet appartement s'offre à nous. Puis nos propriétaires, d'avoir mis en location de si jolis murs juste en face d'une Ligne à Grande Vitesse. Puis, j'ai décidé de me ressaisir. J'avais trouvé le véritable responsable : le gouvernement. Non, je plaisante.

J'ai imputé la faute à la SNCF, d'avoir construit des trains si bruyants. Puis, un jour, j'ai découvert perle de lait, et mon visage s'est éclairé. Les Réseaux Ferrés de France, RFF pour les intimes, sont les seuls et uniques responsables de cette cacophonie monstrueuse.

Je n'ai pas l'habitude de me plaindre, mais encore moins celle de me laisser rouler sur les pieds par des monstres d'aciers de 390 tonnes.

Pour illustrer ma situation, j'habite à une centaine de mètres des voies. Je dors, je mange, je travaille à une centaine de mètres des voies. Autant dire que lorsqu'un train stationne en face de chez moi, il me fait vibrer. Un tantinet embêtant, il a fini par se faire oublier, ce maudit TGV. Mais il y a peu, les températures glaciales sont allées enrhumer des nez de l'autre côté du globe. Et d'embêtant à oublié, Monsieur est passé à profondément fatigant.

Mesdames, si vous trouvez votre homme imparfait, venez passer une semaine chez moi, et vous serez amoureuses comme au premier jour. Je suis mariée à ce foutu TGV, depuis maintenant trois longues années. Il ronfle tellement fort qu'il me réveille, il a les pieds froids, il m'empêche de chouiner en secret devant un film à l'eau de rose, il me déconcentre quand je lis, le pire des amants, le meilleur des ennemis.

J'ai décidé de faire de ce blog une sorte de catharsis virtuelle, ainsi qu'un méga-coup-de-gueule à ces grandes industries richissimes qui nous prennent pour des bonnes poires.

Mais Messieurs RFF/SNCF, n'oubliez pas que les brunes ne comptent pas pour des prunes. Je n'ai pas la plume de Victor Hugo, ni l'influence d'Angela Merkel (c'est pas moi qui l'dit, c'est le magazine Forbes), mais je suis jeune, et j'ai du temps, beaucoup de temps libre pour me consacrer à vous faire la plus vilaine des publicités.

Ceci n'est pas du chantage. Nombreuses doléances et pétitions leur ont été adressées, en vain. S'il faut en venir aux mots pour qu'ils se sortent les doigts de là où ils veulent...

Je ne prétends pas changer le monde, je me demande même si ne serait-ce qu'une personne lira ces lignes jusqu'ici. Je suis consciente du fait qu'il y ait des problèmes bien plus graves qui tiennent en tenaille mon quartier, la France ou même le Monde. Mais pour trouver des solutions à tout cela, il nous faut du calme pour réfléchir.

En conclusion, Monsieur RFF, si tu veux que j'enraye la crise économique ou la famine, construis ces foutus murs anti-bruits. MERCI.

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