vendredi 14 juin 2013

Lettre ouverte à RFF


Madame, Monsieur,

Je me permets de solliciter votre attention au sujet de votre ligne à grande vitesse traversant Malakoff (Hauts-de-Seine).

Après quelques recherches rapides, j’ai découvert qu’une pétition vous avait déjà été adressée à ce sujet en 2009. Ces mêmes recherches m’ont amené à un autre article, datant de 2006, dont je vous soumets un extrait ci-contre : RFF le reconnaît : «  Lors de la mise en place d’une LGV, le premier impact susceptible d’apparaître est la gêne acoustique ressentie par les riverains  ».

Bien que le temps ne soit pas clément en ce moment, les manteaux retrouvent leurs placards et les fenêtres se rouvrent. Ô joie ! C’est le retour triomphant d’un véritable calvaire auditif, dont on se passerait serait volontiers.

Il est très exactement 23h25. Quelle heure tardive pour rédiger une telle missive… Je regardais paisiblement un film, après une harassante semaine à dénombrer les allers-retours de l’autoroute ferroviaire située à quelques mètres de chez moi, quand je fus dérangée par un étrange manège. Celui du bal des TGV, me narguant à grands coups de klaxons, accompagnés de leur sauce « travaux ».

En cette soirée du vendredi 14 juin 2013, il est difficile de compter et d’écrire en même temps. En l’espace d’une heure, plus d’une dizaine voire une bonne quinzaine de trains m’ont chatouillé les oreilles. Et encore, j’ai préféré les chiffres de la police, à ceux des syndicats.

Revenons-en à mon film, celui qu’on apprécie en fin de semaine, que je suis désormais obligée de regarder sous-titré, tant je suis perturbée par cette maudite ligne à grande vitesse. Il faut choisir entre le confort et… le confort. Avoir chaud mais être en mesure de distinguer ce que déblatère un acteur de série B, ou pouvoir apprécier la brise nocturne et investir dans des boules quies tant les décibels me résonnent dans le crâne.

Puisqu’il m’était impossible de savourer un bon navet cinématographique, je me suis occupée en me promenant sur le net, un casque sur les oreilles.

Parée de mon attirail, je me suis plongée dans le code de santé public, qui m’a gentiment murmuré que son article R. 1334-31 pourrait vous intéresser. Je vous facilite la tâche, je vous le retranscris :

« Aucun bruit particulier ne doit, par sa durée, sa répétition ou son intensité, porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l'homme, dans un lieu public ou privé, qu'une personne en soit elle-même à l'origine ou que ce soit par l'intermédiaire d'une personne, d'une chose dont elle a la garde ou d'un animal placé sous sa responsabilité. »

Dans le tableau ci-joint, récapitulant quelques faits relevés entre le 8 juin 2013 et le 13 juin 2013, on peut noter que les décibels, enregistrés avec des appareils fiables à 5 dB près, sont nettement supérieurs à la législation en vigueur, à des heures  tardives. Notons un arrêt de 9 minutes, le 12/06, entre 01h29 et 01h38, mon compteur affichant 79 dB. Si seulement cela n’était que ponctuel…

En se référant à l’article précédemment cité ainsi qu’à mon tableau, on observe que les nuisances durent, se répètent, sont intenses et portent atteinte à ma tranquillité, ainsi qu’à celle de tout le voisinage. Voire à la santé de tout un quartier, à bout de nerf, et prêt à se faire sponsoriser par Doliprane (ou son générique, plutôt).

Assise à mon bureau, je distingue parfaitement les murs anti-bruits laissant juste entrevoir les ventilations des motrices, ces dernières nous défiant, moi et mes pauvres oreilles fatiguées.

Au nom de la tranquillité de tout un quartier, au nom du droit au repos, qu’il soit diurne ou nocturne, je vous implore, Messieurs, Dames de la RFF de tout mettre en œuvre pour rétablir la sérénité de personnes énervées, lassées et très éreintées, par tout ce bruit qui nous empoisonne la vie.

Est-ce qu’il y aurait quelques euros pour nous parmi le budget d’ 1,3 milliard alloué au renouvellement des équipements ?


En vous remerciant pour l’attention que vous voudrez bien porter à la présente requête, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’assurance de mon profond respect. 



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