Madame, Monsieur,
Je me permets de
solliciter votre attention au sujet de votre ligne à grande vitesse traversant
Malakoff (Hauts-de-Seine).
Après quelques
recherches rapides, j’ai découvert qu’une pétition vous avait déjà été adressée
à ce sujet en 2009. Ces mêmes recherches m’ont amené à un autre article, datant
de 2006, dont je vous soumets un extrait ci-contre : RFF le reconnaît : « Lors de la mise en place d’une LGV, le premier
impact susceptible d’apparaître est la gêne acoustique ressentie par les
riverains ».
Bien que le temps ne soit
pas clément en ce moment, les manteaux retrouvent leurs placards et les
fenêtres se rouvrent. Ô joie ! C’est le retour triomphant d’un véritable calvaire auditif, dont on se passerait
serait volontiers.
Il est très exactement
23h25. Quelle heure tardive pour rédiger une telle missive… Je regardais paisiblement
un film, après une harassante semaine à dénombrer les allers-retours de
l’autoroute ferroviaire située à quelques mètres de chez moi, quand je fus
dérangée par un étrange manège. Celui du bal des TGV, me narguant à grands
coups de klaxons, accompagnés de leur sauce « travaux ».
En cette soirée du
vendredi 14 juin 2013, il est difficile de compter et d’écrire en même temps.
En l’espace d’une heure, plus d’une dizaine voire une bonne quinzaine de trains
m’ont chatouillé les oreilles. Et encore, j’ai préféré les chiffres de la
police, à ceux des syndicats.
Revenons-en à mon film,
celui qu’on apprécie en fin de semaine, que je suis désormais obligée de
regarder sous-titré, tant je suis perturbée par cette maudite ligne à grande
vitesse. Il faut choisir entre le confort et… le confort. Avoir chaud mais être
en mesure de distinguer ce que déblatère un acteur de série B, ou pouvoir
apprécier la brise nocturne et investir dans des boules quies tant les décibels
me résonnent dans le crâne.
Puisqu’il m’était
impossible de savourer un bon navet cinématographique, je me suis occupée en me
promenant sur le net, un casque sur les oreilles.
Parée de mon attirail, je
me suis plongée dans le code de santé public, qui m’a gentiment murmuré que son
article R. 1334-31 pourrait vous intéresser. Je vous facilite la tâche,
je vous le retranscris :
« Aucun
bruit particulier ne doit, par sa durée, sa répétition ou son intensité, porter
atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l'homme, dans un
lieu public ou privé, qu'une personne en soit elle-même à l'origine ou que ce
soit par l'intermédiaire d'une personne, d'une chose dont elle a la garde ou
d'un animal placé sous sa responsabilité. »
Dans le tableau ci-joint,
récapitulant quelques faits relevés entre le 8 juin 2013 et le 13 juin 2013, on
peut noter que les décibels, enregistrés avec des appareils fiables à 5 dB
près, sont nettement supérieurs à la législation en vigueur, à des heures tardives. Notons un arrêt de 9 minutes, le
12/06, entre 01h29 et 01h38, mon compteur affichant 79 dB. Si seulement cela
n’était que ponctuel…
En se référant à l’article
précédemment cité ainsi qu’à mon tableau, on observe que les nuisances durent,
se répètent, sont intenses et portent atteinte à ma tranquillité, ainsi qu’à
celle de tout le voisinage. Voire à la santé de tout un quartier, à bout de
nerf, et prêt à se faire sponsoriser par Doliprane (ou son générique, plutôt).
Assise à mon bureau, je
distingue parfaitement les murs anti-bruits laissant juste entrevoir les ventilations
des motrices, ces dernières nous défiant, moi et mes pauvres oreilles
fatiguées.
Au nom de la tranquillité
de tout un quartier, au nom du droit au repos, qu’il soit diurne ou nocturne, je
vous implore, Messieurs, Dames de la RFF de tout mettre en œuvre pour rétablir
la sérénité de personnes énervées, lassées et très éreintées, par tout ce bruit
qui nous empoisonne la vie.
Est-ce qu’il y aurait
quelques euros pour nous parmi le budget d’ 1,3 milliard alloué au
renouvellement des équipements ?
En vous remerciant pour l’attention que vous voudrez bien porter à la présente
requête, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’assurance de mon profond
respect.